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La corruption au Liban : les racines du mal

Joseph Maïla-On pourra se perdre en conjectures sur les raisons du mal qui a rongé le Liban jusqu’à sa destruction, celle majeure qui l’explique et permet de la comprendre est cette propension à détourner la loi, à corrompre ses représentants et à préférer à l’intérêt général l’enrichissement personnel ou encore l’avantage communautaire. Au fil des années, le vol de l’État a été érigé en règle de gouvernement. L’État est une chose, un trésor à piller, un bien à exploiter, un butin à s’accaparer, des prébendes à distribuer. En somme une aubaine et une occasion de s’enrichir et d’enrichir les siens. De Platon à Montesquieu, la corruption politique a toujours été désignée par le repérage des corrupteurs : un despote, un tyran, une ploutocratie, un gouvernement des riches ou par la richesse ou tout simplement un cartel d’élites au pouvoir soudés par des intérêts communs. Tel semble être le cas au Liban. Les cas individuels n’étant que des figures singulièrement corrompues et conspuées par la foule, émergeant d’un terreau solidaire de dirigeants rompus aux techniques de détournement de la loi qui conduit in fine à la destruction de l’État. On connaît la phrase célèbre de Montesquieu : « Lorsque dans une république les lois cessent d’être exécutées, l’État est déjà perdu » (De l’esprit des lois , 1748).
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