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Lutte contre la corruption : par où commencer ?

Karim DAHER- La corruption est un mal absolu et endémique qui gangrène les sociétés les plus fragiles, comme la société libanaise prisonnière de ses propres paradoxes et démons communautaires. C’est aussi une négation de l’État de droit qui entraîne une distribution inéquitable des ressources et empêche le développement durable et équilibré. Elle entrave la stabilité économique et sociale et constitue un obstacle majeur aux investissements, notamment étrangers, dans le cadre d’une saine et loyale concurrence. La corruption favorise en outre le crime organisé et prive les citoyens de leurs droits élémentaires, comme l’accès aux services publics basiques (santé, éducation, retraite et assurance-chômage). Ses effets sont tellement néfastes qu’elle a fait l’objet d’un engagement mondial au niveau des nations pour l’éradiquer ou du moins en limiter les effets pervers et destructeurs dans le cadre d’une stratégie commune matérialisée par la Convention des Nations unies contre la corruption (Uncac) à laquelle le Liban a adhéré en 2008. Or, en dépit de cette adhésion et de l’adoption consécutive d’une pléiade de lois anticorruption ces derniers années – que certains députés n’hésitent pas à présenter comme le fruit de leur propre initiative et de leurs louables efforts –, la corruption continue de s’étendre à l’ensemble des services et secteurs du pays, et de renforcer la déliquescence de l’État par les seigneurs de la guerre qui ont mis à sec les finances publiques et détruit ce qui restait de ses institutions.
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