Supposée entrer en vigueur dans près de six mois, la loi instituant un nouveau code des marchés publics était remise hier sur le devant de la scène lors du lancement de la « Stratégie nationale de réforme de la commande publique » au Grand Sérail.
Pour l’occasion, le Premier ministre, Nagib Mikati, qui parrainait ce lancement, a salué cette nouvelle étape qui répond à une des exigences de « réformes requises par le Fonds monétaire international (FMI) ».
Il a également rappelé que l’importance de la mise en œuvre de ce code pour les partenaires du pays du Cèdre, avait été soulignée à plusieurs reprises, notamment dans le cadre de « l’initiative française », du plan d’action 3RF (pour réforme, relèvement, reconstruction) et de la conférence
CEDRE (Conférence économique pour le développement, par les réformes et avec les entreprises).
François de Ricolfis, chef du service économique pour le Moyen-Orient à l’ambassade de France, a lui évoqué une réforme que Paris attend « depuis longtemps », et qui peut servir d’outil dans le cadre du renforcement de la lutte contre la corruption. Saroj Kumar Jha, directeur régional pour le Moyen-Orient de la Banque mondiale (BM), a, lui, estimé que l’amélioration de la réglementation dans ce domaine permettrait au Liban d’économiser « environ 340 millions de dollars » par an (en se basant sur une estimation des dépenses de 2019).
Approuvée par le Parlement le 30 juin 2021, la loi modernisant la commande publique n’a été publiée au Journal officiel qu’un mois plus tard. Ses rédacteurs ont élaboré un calendrier de mise en œuvre s’étalant sur douze mois pour donner vie à son infrastructure juridique, technique et opérationnelle. Dans ce cadre, Lamia Moubayed, présidente de l’Institut des finances Basil Fuleihan (dépendant du ministère des Finances) et qui a participé à toutes les étapes de l’élaboration du texte, a indiqué hier que cette « stratégie tient compte de la publication des décrets d’application nécessaire, y compris ceux relatifs aux autorités des marchés publics, de régulation et de gestion des plaintes ; des propositions de modification d’un certain nombre de lois ; de la préparation des cahiers des charges types pour les appels d’offres ; du renforcement des capacités des employés dans ce domaine et de la mise en place (d’une) plateforme électronique (dédiée) ».
La stratégie lancée hier prévoit en plus un mécanisme de suivi à moyen terme qui s’étend jusqu’au 31 décembre 2024, avec l’objectif d’améliorer et d’élargir les différentes pratiques qui seront mises en place d’ici-là.
Un processus pour lequel le soutien fourni par la communauté internationale sera décisif, selon les participants.