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Crise économique : qui pilote « l’avion Liban » ? (I/III*)

Fouad Khoury Hélou- La crise économique et financière libanaise semble aujourd’hui à un tournant, suite aux multiples décisions et projets de loi en cours (contrôle des capitaux, circulaire de la Banque du Liban (BDL) sur la distribution de dollars « fresh »), cependant que les pénuries commencent à se faire sentir de plus en plus fortement (essence et autres carburants, produits médicaux et pharmaceutiques), en parallèle à une levée progressive des subventions annoncée depuis de nombreux mois, ainsi qu’à la chute continuelle de la livre libanaise qui a de nouveau franchi le seuil symbolique de 15 000 LL face au dollar. Des évolutions entraînant la montée de l’inquiétude au sein de la population, dont les repères commencent à s’effondrer. Que faut-il donc penser de tout cela, et « l’affolement » est-il aujourd’hui de mise ?Il faut en réalité bien peser ce propos. Car si la situation est, à l’évidence, extrêmement difficile pour la majorité de la population – et pourrait même devenir dramatique si les autorités se révélaient incapables de maîtriser le dossier des subventions pharmaceutiques et médicales –, la question n’en demeure pas moins de savoir si le pays est véritablement dans une spirale incontrôlée, ou s’il tente malgré tout, par une série de mesures, de maîtriser tant bien que mal la situation, et à quel prix. Or si beaucoup reste à accomplir, il semble bien que l’essentiel, le « sale boulot », soit, lui, en train d’être fait. Et ce principalement par la BDL (dont, précisons-le, ce n’est pas le mandat), et, de manière plus modeste, par le gouvernement et le Parlement, avec beaucoup de retards et de manquements.
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