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La BDL et l’ABL continuent de rejeter leurs responsabilités

Magaly ABBOUD- Si l’attention des Libanais est focalisée sur les législatives, nombre d’entre eux restent conscients que les résultats du scrutin ne pourront pas à eux seuls mettre fin à la crise dans laquelle ils s’enfoncent depuis 2019, sabrant au passage pouvoir d’achat et niveau de vie. La pilule est d’autant plus amère pour ceux qui pensaient être à l’abri du besoin et d’une dépréciation de la livre, et qui se sont retrouvés piégés par les restrictions bancaires illégales qui ont limité l’accès à leurs dépôts en devises, ne leur permettant plus ni de retirer de l’argent ni de le transférer à l’étranger. Ces mesures, que la classe dirigeante n’a pas contestées, ont été adoptées dans un contexte de crise de liquidités en devises aussi bien liée à une série d’incidents survenus à partir de l’été 2019 qu’aux déséquilibres structurels d’un système financier accumulant des pertes stratosphériques (72 milliards de dollars) et ayant démontré son incapacité à redresser sa balance des paiements depuis des années. L’Association des banques du Liban (ABL) a ainsi permis à ses membres de limiter l’accès des déposants à leurs comptes, sans pour autant admettre être en situation de cessation de paiement. La Banque du Liban (BDL) s’est, elle, contentée d’aménager la réglementation pour permettre aux banques d’honorer les demandes de retrait de devises… en livres libanaises. Et ce à un taux systématiquement inférieur à celui d’un marché des changes complètement opaque.
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