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Taux de change et subventions :retour sur les bricolages de la BDL (I/II)

Service économique- La crise dans laquelle les Libanais s’enfoncent depuis l’été 2019 est celle de tous les désastres. La livre libanaise a atteint des profondeurs abyssales, reléguant au rang d’anecdote le seuil record de 3 000 livres pour un dollar du dernier trou d’air économique que le pays a connu au milieu des années 1990. L’inflation globale a dépassé la barre des 100 %, tandis que certaines catégories de produits ont vu leurs prix multipliés par 3, voire 4. Le chômage et la pauvreté continuent de progresser, aggravés par la double explosion – aux origines toujours inconnues – qui a atomisé le port de Beyrouth et de nombreux quartiers environnants, ainsi que par les mesures de confinement adoptées de façon désorganisée par les autorités, pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19. Enfin, le secteur bancaire, longtemps considéré comme l’un des principaux piliers de l’économie libanaise, a multiplié les abus de confiance et est à l’aube d’une restructuration forcée qui risque de laisser plusieurs établissements sur le carreau.Face à la désagrégation d’un modèle dont plusieurs voix reconnaissent aujourd’hui qu’il était vicié à la base, la classe dirigeante s’est contentée de jouer la montre, d’exacerber les sempiternelles rivalités téléguidées ou non par les agendas régionaux, et de mendier une aide extérieure que ses soutiens ne semblent plus disposés à débloquer sans contrepartie réelle.
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