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Liban : l’ajustement sans réformes ?

Fouad KHOURY-HÉLOU-Trois raisons poussent aujourd’hui au scepticisme concernant la possibilité de réelles réformes au Liban, économiques, administratives ou politiques. Elles ont trait au paysage géopolitique régional, au contexte politique local ainsi qu’à la donne économique et financière. Et pourtant, le « système » libanais post-Taëf a tout intérêt à se réformer, car dans sa forme actuelle il ne peut survivre.Au plan géopolitique, le Liban demeure, plus que jamais, une zone de tiraillements régionaux. Depuis l’éruption des printemps arabes, l’ensemble de la région arabe a ainsi vu l’affaiblissement des États nationaux, concomitamment à la montée de l’influence iranienne et turque, et à l’intervention occidentale ainsi qu’israélienne. Le Croissant fertile, comprenant l’Irak, la Syrie et le Liban, forme désormais, de ce fait, une véritable zone tampon séparant les trois grands protagonistes régionaux, iranien, turc et israélien. Si le Croissant fertile a donc vu la montée en puissance politique des chiites, les Iraniens, eux, sont cependant loin d’avoir réussi à s’y imposer de manière unilatérale, puisqu’ils ont affaire à forte partie en Irak, où les chiites arabes, qui forment les deux tiers de la population, sont eux-mêmes divisés en tendances multiples, liées à diverses influences externes, comme les dernières élections irakiennes l’ont montré.En parallèle, le Liban ainsi que le Hezbollah sont, eux, véritablement cernés par Israël au Sud, et par la Syrie (où la Russie est présente en force) au Nord et à l’Est.
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